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Lycée Guez de Balzac, Place Beaulieu 16 000 Angoulême

Réjane Hamus-Vallée vient de publier un livre sur l’histoire du matte-painting (Peindre pour le cinéma, Une histoire du matte painting). Elle est venue nous parler de cette technique que le cinéma emploie abondamment pour réduire les coûts de tournage. La peinture est ainsi un artifice commode qui révèle à la fois le poids de l’économie dans l’élaboration d’un projet de film mais aussi la force illusionniste du cinéma.

Etudier l’histoire de cet artifice c’est envisager l’histoire du cinéma lui-même, ses évolutions techniques, du pinceau à l’ordinateur, de la peinture à l’huile à l’image de synthèse.

L’une des spécificités du matte-painting tient à ce que, pour faire illusion, il doit se faire le plus discret possible. Le peintre crée ainsi des mondes d’arrière-plan, des univers qui doivent se fondre de façon cohérente, servir de support à l’action générale du film et aux plans dans lesquels les personnages se meuvent. Cette technique pose donc de stimulantes questions esthétiques : l’effet spécial peut-il être beau ? S’il l’est, répond-il encore à sa fonction ?

Le matte-painting introduit ainsi un permanent jeu de cacher-montrer (avec d’autres trucages) qui garantit à la fois à l’action de se dérouler, au spectateur de s’y couler et d’éprouver de sincères émotions esthétiques dont il ne sait pas, le plus souvent, qu’elles proviennent d’un travail d’artisan-technicien. De nos jour, l’avènement du numérique ouvre encore des perspectives : avec la multiplication des séquences sur fond vert, le spectateur regarde en fait souvent une peinture, à tout le moins un univers totalement artificiel.

Le Loup de Wall Street, M. Scorsese, 2013.

Cette conférence a été organisée avec le soutien constant de Magélis. Nous les remercions de leur aide.

Post Author: prepalitt-GuezdeBalzac-16

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