Après avoir obtenu mon baccalauréat littéraire avec mention très bien, j’ai choisi de me diriger vers une première année de licence en droit à l’Université de Poitiers, mais il s’est avéré que cette formation, à la fois dans son contenu et dans ses modalités d’enseignement aussi bien que de travail personnel, ne me convenait pas. Recherchant une formation plus générale et plus encadrée, j’ai décidé, l’année suivante, de m’orienter vers la classe préparatoire de Guez de Balzac, qui m’avait été recommandée par une amie. J’étais inquiète à l’idée de ne pas avoir le niveau pour suivre les cours et, en effet, la classe prépa exige une certaine quantité de travail et d’investissement ; mais j’y ai trouvé, dès l’hypokhâgne, une véritable source d’épanouissement intellectuel, sous-tendue par divers facteurs : l’accompagnement des professeurs, la qualité de leurs cours, l’atmosphère d’entraide entre les étudiants…

Cette première année m’a permis à la fois d’affirmer mes préférences vis-à-vis de certaines matières mais également de m’améliorer dans celles qui ne constituaient pas, a priori, mes ‘’points forts’’. J’ai appris à rédiger une dissertation, à maîtriser la méthode aussi bien qu’à développer ma pensée, mes arguments et mon esprit critique. Amatrice de films depuis des années, j’ai choisi la spécialité études cinématographiques même si je n’avais jamais étudié le cinéma auparavant, et j’ai pu dès lors disposer des outils d’analyse et de réflexion qui me manquaient.

En khâgne, soit en deuxième année, il s’est agi pour moi de mettre à profit tout ce que j’avais appris en vue de préparer le concours de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon ; notre travail était plus ciblé, reposant sur un programme constitué d’œuvres (littéraires, cinématographiques) et de sujets différents selon chaque matière. Grâce à mes progrès continus, j’ai été sous-admissible au concours (session 2017) : ce résultat ne revient pas à obtenir le concours de l’ENS en lui-même, mais c’est une reconnaissance de la qualité des travaux fournis, qui facilite l’accès à d’autres écoles, ou à une double licence en faculté.

J’ai choisi de persévérer et d’effectuer une troisième année, la ‘’khûbe’’, qui est en quelque sorte une deuxième khâgne. A la fin de l’année, j’ai été admissible aux épreuves orales de l’Ecole Normale Supérieure, dans la section ‘’Lettres et arts’’ (dont dépend la spécialité cinéma) ; sur liste d’attente, je n’ai finalement pas été prise après les oraux par la voie du concours mais j’ai cependant été acceptée sur dossier. Je poursuis donc actuellement mes études à l’ENS en section cinéma, où j’apprends à mener des travaux de recherche qui me permettront, si je le souhaite, de devenir enseignant-chercheur.